La Lutte de Libération Nationale, c'est l'occupation constante de tous les terrains qui concernent la Lutte Institutionnelle, la lutte de masse et la lutte armée.
  Accueil La Lutte en Vidéos Archives de la LLN La Lutte en Audio

La Lutte en photos

Contactez Unità Naziunale    
 


Les archives de la LLN en ligne sur corsicainfurmazione.org

Offrez un produit
Generazione76




Empêcher le clic droit
Empêcher la sêlection du texte

 

Conférence de presse du Comité Anti Répression
21 Septembre 2004
Conf-CAR-21092004Veghja26.jpg

Conf-CAR-21092004Veghja25.jpgConf-CAR-21092004Veghja12.JPGConf-CAR-21092004Veghja47.JPG

CUNFARANZA STAMPA

C.A.R.

21 09 04

 

En défendant le droit au respect de l’être humain, le droit à la dignité, le C.A.R. affirme son attachement indéfectible aux droits de l’homme. En affirmant et organisant son soutien aux prisonniers politiques, le C.A.R. inscrit clairement sa philosophie : celle de prendre en compte – au-delà des moyens qui pourraient leur être imputés par un appareil judiciaire autoritaire – des femmes et des hommes pour qui le combat du Comité Anti Répression est un combat de nature universelle.

Ces personnes font le choix de lutter pour la différence, la spécificité, l’émancipation, l’égalité.

Ce choix ne souffre d’aucune ambiguïté : il ne saurait être assimilé à une quelconque idéologie réactionnaire où la différence et la couleur de l’un est le mal de l’autre.

 

Le C.A.R. prend en charge des patriotes corses poursuivis dont l’attitude s’insère dans une résistance à un système qui a programmé la disparition progressive de notre peuple. Un système qui en récusant la reconnaissance du peuple corse comme communauté tant historique que de destin fait sien le vieil adage mussolinien : « la cage sans les oiseaux ».

 

Le C.A.R. n’a jamais soutenu des racistes. Il ne soutiendra jamais des racistes.

 

Le C.A.R. réaffirme, au-delà des divergences d’appréciation qui peuvent exister, son amitié pour la Ligue des Droits de l’Homme qui, doit–on le rappeler, a toujours clairement défendu, là où beaucoup se sont tus, les prisonniers politiques lorsque ceux–ci subissent les maltraitances policières, carcérales et judiciaires.

Le C.A.R. condamne les ridicules menaces proférées à son encontre et qui, sous l’égide d’un racisme anti–maghrébin, nourrit les sinistres desseins des tenants du colonialisme et du négationnisme, de l’autoritaire et de l’arbitraire.

 

Récemment, trois détenus en fin de peine, pouvant naturellement bénéficier du dispositif de la conditionnelle, ont été rapprochés à la prison de Borgu. Après de nombreuses années de faux discours, de vaines promesses et d’atermoiements, le gouvernement français a démontré, s’il en avait la volonté, la possibilité d’incarcérer à proximité de leur lieu originel, et familial, les personnes poursuivies pour leur engagement politique.

Ce geste est à prendre en considération mais malheureusement ne suffit pas : Le C.A.R. attend toujours du gouvernement en question, la précision de ses intentions qui, en l’absence de toute lisibilité, suppose deux appréciations opposées :

-         La première, celle de la mise en place d’un réel processus global et pour lequel le C.A.R. est prêt, avec toutes les institutions concernées, à prendre ses responsabilités.

-         La seconde, celle d’une poudre aux yeux visant, à un moment donné, à manipuler une situation politique de rentrée et une opinion publique soumise à toutes les intoxications.

 

L’absence de gestes et de discours significatifs des autorités en place, malgré notre récente demande publique, laisse peu de place au doute : nulle disposition n’est clairement affichée pour un traitement général du problème posé et qui touche plus de 50 prisonniers politiques.

A l’inverse les conditions de détention matérialisent la réalité d’un régime particulier, de «sous droit commun», et qui visent à isoler et déstabiliser psychologiquement les militants et sympathisants nationalistes emprisonnés.

 

Il y a peu, à la prison de la Santé, l’ensemble des détenus a entamé un mouvement de protestation, délivrant à la direction de la prison, les revendications suivantes et qui en disent long sur ce régime d’exception :

-         Regroupement de tous les prisonniers politiques corses dans le même bâtiment d’un établissement pénitentiaire de Corse ainsi que le stipule la loi française (Art. de loi du 20/03/03 n°2003 – 259). Les nécessités de l’instruction ne devant pas faire obstacle à cette revendication. En effet de nombreux prisonniers politiques sont incarcérés depuis de longs mois, voir de longues années, et n’ont été entendus par les juges d’instruction qu’à deux ou trois reprises.

-         Affectation au même étage de cet établissement de tous les prisonniers politiques corses ne faisant pas l’objet d’une interdiction de communiquer.

-         Attribution à chaque prisonnier politique corse d’une cellule individuelle.

-         Bénéfice d’un double parloir par semaine de sorte que le lien familial puisse être maintenu.

-         Accélération des instructions dont les délais excessifs vont de pair avec des incarcérations d’une longueur extrême, en contradiction avec la loi française et le droit européen. Certaine de ces instructions aboutissant d’ailleurs à des relaxes et à des remises en liberté.

-         Accès aux soins dans un délai adéquat et exécution des procédures chirurgicales d’une manière humaine.

-         Facilitation de l’accès aux cursus scolaire et universitaire, accès non discriminant aux moyens culturels y compris aux œuvres et ouvrages corses.

-         Libre exercice de la liberté de pensée et de la liberté de religion, accès réel aux diverses activités proposées.

 

Ces revendications traduisent avec l’éloignement carcéral et familial, la dureté d’un quotidien qui met en évidence la réalité d’une double peine abjecte et immorale.

 

Mais la maltraitance n’a pas de limites. On continue à tabasser dans les geôles de l’Etat français. Hervé SANTELLI, détenu à Fresnes, a été il y a peu, extrait de sa cellule, sa tête recouverte d’une couverture pour qu’il ne puisse voir ses gardiens–agresseurs et passé à tabac… Puis transféré à Nanterre.

Il rejoint en cela Charles SANTONI, lourdement condamné, et pour lequel, après des atteintes physiques sous prétexte d’une tentative d’évasion inventée pour la circonstance, on a programmé avec isolement à la clé, le tour de France des centrales et des maisons d’arrêt. Moulins, Arles, puis Luynes et aujourd’hui Avignon, au rythme moyen d’une maison d’arrêt tous les trois mois !  Charles SANTONI et son avocat ont porté plainte contre cette situation arbitraire et illégale. D’autant que les deux autres détenus soit-disant complices avec lui de la tentative d’évasion ne sont pas mis à l’isolement, et c’est tant mieux. Alors pourquoi une fois encore une exception ? Parce que visiblement c’est le fait même d’être corse qui est ici mis en cause.

Quant à Didier MARANELLI, Joseph VERSINI, Philippe FABBRI, Patrick CASTRENO et Riccardo BIANCO, eux aussi lourdement condamnés, ils sont toujours détenus en maison d’arrêt…

Les condamnés qui sont en maisons centrales, quant à eux, ont largement bénéficié d’une mesure de…dispersion ! Encore plus loin de leur famille, éparpillés dans l’hexagone et isolés les uns des autres. Et là encore une mesure restrictive particulière, l’étiquette de « Détenu Particulièrement Surveillé Ministériel ». Ce qui signifie qu’ils sont placés sous la tutelle directe du ministre de la justice.

 

Ces exemples là, pour ne citer que ceux–là, ternissent et relativisent la portée des trois rapprochements : ils mettent en relief la continuité d’une pratique répressive qui, après les procédures judiciaires et policières, continuent jusqu’au fin fond des cellules.

 

Et que dire de la justice-spectacle du soit-disant indépendant juge Courroye, qui à grand renfort de caméras, de R.A.I.D. et d’inspecteurs financiers continue son cinéma au nom d’une prétendue démocratie qui ne se prive pas de jeter des noms en pâture à l’opinion publique , sur des dossiers inconsistants.

 

Face à l’incapacité d’un gouvernement à faire preuve de compréhension, de respect des droits humains et de courage politique, et à la lâche soumission d’un président et d’un exécutif de notre collectivité territoriale à se taire devant tant d’injustice, le C.A.R. continue son inlassable combat par un appel à la mobilisation populaire à travers l’organisation d’une première manifestation de rentrée le samedi 9 octobre, à partir de 17 heures place de la gare à Aiacciu.

 

Cette manifestation aura un double message : d’une part réaffirmer sans ambiguïté notre totale et fraternelle solidarité avec tous les patriotes corses emprisonnés et recherchés, et d’autre part rappeler à l’Etat français, le respect des droits de l’homme et la mise en place d’un processus de traitement global de la question posée qui ne pourra se résoudre que par le rapprochement de tous les détenus à Borgu et à terme, leur libération.

 

Le C.A.R. appelle toutes les personnes à participer et renforcer cette manifestation..