Le 30 avril 2009 : (13:00 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)  Dumè Tafani, vice-président de l'Associu, Olivier Sauli, membre de l'exécutif de Corsica Libera et Michel Giraschi était dans le collimateur de la police politique dès lundi matin. Michel Giraschi absent de son domicile pour des raisons professionnelles n'a pas pu être interpellé, mais Olivier Sauli et Dumè Tafani l'ont été, et sont resté trois jours en Garde à vue.

Voici la déclaration de Dumè Tafani, lors de la conférence de presse pour dénoncer ces interpellations fourretout.

"J'interviens aujourd'hui en tant que Vice-président de l'Associu Sulidarità, l'association qui organise le soutien et l'aide aux victimes de la répression. Mais aujourd'hui j'interviens également en tant que victime de cette répression. Le terme de victime est choisi à dessin car c'est le seul qui peut-être employé.

Monsieur Sauli et moi-même avons été interpellés et gardés à vue pendant 3 jours pour une conférence de presse projetée sur M6 fin 2007. La SDAT ne connait ni la date exacte du tournage ni son lieu.

Mais elle en déduit qu'étant en relation (depuis des années) avec ce journaliste, je l'ai mis en contact avec le FLNC car, selon leurs propres termes je suis un "consulting en terrorisme". Mr Sauli étant un proche il a participé à la conférence de presse quant à Mr Giraschi, comme nous sommes tous les 2 militants nationalistes de Portivechju mais que nous n'avons pas de relations téléphoniques cela veut expressément dire que nos relations sont forcément clandestines.

En ce qui concerne nos conditions de détention au commissariat d'Aiacciu :

Elles sont indignes et dégradantes et portent atteinte à la dignité humaine :

- Les geôles sont dans un état de saleté extrême, non nettoyées

- les mus sont couverts de projections de repas, de traces d'urines, de vomis voir d'excrément

- un puissant projecteur est allumé en permanence face à chaque cellule empêchant de dormir

- un lavabo sordide et infect fait office de lieu de rafraichissement

- Les WC sont dépourvus de lumière

- un refus de douche alors que nous étions au fils des heures et des jours en situation d'hygiène lamentable

Face à ces conditions de Garde à vue honteuses, Monsieur Sauli et moi-même avons décidé d'observer une pénible grève de la faim et de la soif. Mardi soir le Juge des libertés ainsi que la SDAT se montrait favorable à une prise de douche mais la SDAT nous a expliqué que le personnel du commissariat refusait que nous nous lavions dans leurs douches.

Aussi Monsieur Sauli et moi-même allons déposer plaintes pour mauvais traitement et atteinte à la dignité humaine. Nous encourageons tous les gardés à vue du commissariat d'Aiacciu à en faire autant

Dominique Tafani, vice président de l'Associu Sulidarità

"Je déclare avoir subi des traitements dégradants et une atteinte à la dignité humaine la plus élémentaire lors de sa garde du lundi 27/04/2009 au mercredi 29/04/09 soit 3 jours dans les locaux du commissariat d'Aiacciu. Plus précisément dans les locaux de garde à vue (geôles), ces locaux sont dans un état de délabrement avancé et de saleté immonde. Les murs sont couverts de reliquat de repas séché, d'urine voir d'excrément. Ils n'ont jamais été nettoyé tout au long de notre garde à vue, les WC sont dépourvus de lumière et un point d'eau à l'état repoussant fait office de lieu de toilette ou pour se désaltérer. On nous a refusé de nous doucher alors que notre état d'hygiène se dégradait au motif que le personnel du commissariat d'Aiacciu s'opposait à l'utilisation des douches du commissariat d'Aiacciu, selon les dires d'un membre de la SDAT. Mardi soir le juge des libertés que j'ai rencontré avait donné son accord afin que je puisse prendre une douche, il semble que ce juge responsable de la liberté et de la détention n'ait aucun moyen pour faire appliquer ses propres décisions à l'intérieur des locaux de police. Je tiens à signaler aussi une forme de torture blanche qui consiste à un projecteur puissant de couleur blanche allumé nuit et jour face à nous dans une cellule, m'empêchant ainsi de me reposer me provoquant des troubles de perceptions sensorielles et temporelles. Pour en termine je vous signale qu'après avoir consulté mes avocats, une plaine sera dépose contre X pour traitements inhumains et non respect de la dignité humaine.

Dumenicu Tafani

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
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