Ce programme financé par le Ministère de la Défense est réalisé par la société ERILIA dont le siège est à Marseille, après acquisition d'un terrain communale de 19 465m² dont on ignore le prix mais qui n'est surement pas celui du marché. Encore un cadeau qui est fait à l'Etat français et à qui paraît-il nous coutons très cher. La construction de ces logements, à entendre les responsables locaux, était indispensable, les familles des officiers et sous officiers du 2ème REP auraient de plus en plus de mal pour se loger !

Et les familles corses, comment font elles? Au vu de la situation économique de l'île, sur fond de vie chère, de décorsisation, de chômage et de l'exclusion sociale se développe. Avec l'augmentation vertigineuse des prix de l'immobilier et la spéculation immobilière, elles sont dépossédées de leurs terres et ne peuvent plus accéder à la propriété, ni se loger dans des conditions décentes vu le prix exorbitant des loyers. Priorité est une fois de plus donnée à l'armée et à son administration par l'Etat français et ses relais locaux avec la construction d'un tel ensemble communal.

Compte tenu de la situation de précarité dans laquelle se trouve la communauté corse, les militaires du 2ième REP ne sont surement pas les plus mal lotis pour bénéficier de tels avantages, pour ne pas dire privilèges, comme au bon vieux temps des colonies ?

Disposer d'un toit relève d'un droit fondamental, ce qui est loin d'être le cas dans le bassin de CALINZANA CALVI LUMIU compte tenu de la faiblesse de son parc HLM (habitation à loyer modéré). Et des HLM de cette micro région parlons-en:

Calinzana : HLM  du stade (19 logements qui datent d'une trentaine d'année), Résidence l'Olmu (15 logements)
Calvi : (Santore date des années 60) - U Paesolu (1977) - Résidence Champeau (117 logements dont 30 réservés à l'armée, date de 1984 avec une extension de 25 logements en 2008= - L'Ogliastru 1 (47 logements 2001) - L'Ogliastru 2 (48 logements dont 10 destinés à l'armée 2007).

Pour ce qui est de la commune de Lumiu, il suffit de voir ce qu'ils ont fait de la marine de San Ambroggiu qui est une véritable muraille de béton et de l'ensemble de leur territoire, pour comprendre que la construction d’HLM n'est pas leur préoccupation première ! Le nombre de construction d’HLM pour les vingt cinq dernières années est donc vite calculé, alors que pendant cette période cette région a connu un essor immobilier sans précédent. Les grues fleurissent, les immeubles de grand standing et résidences secondaires pour Européens fortunés et la jet-set sortent de terre et sont commercialisés par de nombreuses agences immobilières, sans oublier la vente de très nombreuses maisons de nos villages. Marché au combien juteux (4000€ le m² et plus) dont profitent de très nombreux rapaces de la spéculation ! Il serait par ailleurs intéressant de chiffrer le nombre de ces logements pour se rendre compte qu'on est très loin de la règle des 20% d'habitations à loyer modéré.

Au vu de la situation ce ne sont pas les quelques opérations immobilières du style Carbunaghja commune de Calinzana ou les Patios de Campu Longu, villas commercialisées au pris de 2000€ le m² et autres terrasses et Résidence Donateo sur la commune de Calvi, qui ne sont pas des HLM et donc inaccessibles aux personnes en détresse sociale, qui vont permettre de résorber l'énorme déficit en logements sociaux de la région.

A CORSICA LIBERA, nous pensons, même si les corses sur leur terre n'ont pas vocation à être parqués dans des HLM délabrées, qu'il est vital de mettre en place une véritable politique sociale du logement et de défense du droit de propriété collectif du peuple corse. C'est pourquoi il devient impératif, pour réguler le marché et mettre un terme à la dérive spéculative que nous subissons, d'avoir des gardes fous comme le statut de citoyenneté corse que nous revendiquons et qui ne permettrait l'accès à la propriété immobilière qu'aux personnes qui ont dix ans de résidence permanente en Corse.

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