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Lettre adressée à Max Simeoni le 20 juin 1998

A Max. REPONSE AU CAP ARTICULU DU 18 AU 24.

A Max

L’heure est au débat de fond. Tu es de ceux (rares) qui ont bouclé plus de trente ans de lutte. J’en compte un peu moins.

Les conditions qui, en Corse, aux environs de 1968 donnèrent naissance à ce qui restera comme « a leva di u settanta » ne sont plus réunies. Cela  veut dire pour moi qu’il serait vain d’espérer l’avènement d’une seconde génération du nationalisme, née par miracle, spontanément.

 Ce n’est pas un constat de décès. Au contraire, c’est l’affirmation  -si notre désir est réellement de recréer un grand mouvement populaire- que l’on ne peut remobiliser notre mouvance, toujours là malgré le temps passé et les revers, qu’à condition de partir d’un constat honnête de ce qui s’est passé depuis 1975 au moins, sans chercher à rejeter les responsabilités sur « les autres », mais en admettant une fois pour toutes que ce mouvement, et les organisations successives nées des échecs des différents appareils depuis l’A.R.C, ne pouvaient pas -compte tenu du peu de vécu de lutte, de la moyenne d’âge relativement basse, de la formation moyenne politique en générale plus qu’insuffisante- réussir, si l’on pense aux  capacités répressives de l’état français.

 

Les comportements individuels, des uns et des autres, sont à remettre dans ce cadre là. Les critères d’appréciation en vigueur chez nous relevaient peut être, sans que nous nous en rendions compte, de l’aliénation et de l’acculturation que par ailleurs nous n’avons cessé de dénoncer. Passée au tamis de l’universel, bien peu de nos bases de raisonnement auraient résisté, j’en suis convaincu.

Le temps, souverain maître, a passé. Si nous voulons les entendre, il nous a donné beaucoup de leçons. Pour continuer, nous devons, avec humilité, le reconnaître et ne jamais les oublier, pour atteindre nos objectifs. L’échec peut porter à terme le succès, à condition d’en tirer les leçons.

 

J’ai écrit aux militants de A CUNCOLTA, que je connais bien pour les avoir accompagnés, depuis la fondation jusqu’en décembre 1997, ce que je pensais de leur initiative dernière. Je ne sais pas si ce texte sera publié car il n’est pas tendre ? (V.Stagnara pourra peut être te le communiquer s’il t’intéresse)

Je crois que le temps et l’échec sont passés (et le résultat des élections n’est pas suffisant pour me faire changer d’avis) sur A CUNCOLTA et CORSICA NAZIONE, comme sur toutes les structures nées du choc historique d’Aléria, qu’aujourd’hui j’admets comme prématuré, et peut-être déjà téléguidé par de savants professionnels, à l’œuvre depuis deux ou trois ans, tirant alors les fils des deux organisations clandestines et des embryons d’organisations de jeunes et d’étudiants, sachant pertinemment que l’A.R.C n’était pas en mesure d’assumer structurellement un choc pareil avec l’état français.

 

Je suis, avec d’autres, de ceux qui ont fait que nous assumions, la tête haute, les engagements pris par Edmond devant la foule du congrès de Corti, dont l’ambiance est dans toutes nos mémoires nostalgiques.

Ce 22 août 1975, nous ne pouvions pas reculer. La suite est connue, la répression a agis, et surtout, depuis l’autre choc de 1980, l’action psychologique de guerre, ourdie par les agents des services spécialisés contre l’ensemble de notre communauté d’une part, et les nationalistes les plus engagés d’autre part.

 

Les militants d’hier, et ceux d’aujourd’hui, gagneraient d’ailleurs à se documenter, dans les œuvres d’auteurs connus : Machiavel, Clausewitz, Sun-Tse ; sur les différentes méthodes de pouvoir et de guerre. Nous y lisons à livre ouvert tout ce qui nous est arrivé depuis vingt ans, surtout aux chapitres « de la guerre psychologique ».

Nous, tout ce temps, nous avons oublié deux principes, de ceux qui réglaient le raisonnement de nos anciens : « Tempu di guerra, buccie quant’ hè terra » ; « Di cio che tu vedi, credi a mettà, di cio che tu senti, nulla ! ».

Plusieurs fois, nous avons été les poux du proverbe français, qui, roulés dans la farine, se prennent pour le meunier.

 

Le temps est donc venu du retour sur nous même, et du rassemblement. Il sera civil, car chez nous, comme dans le reste du monde, la guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls militaires, et on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus. L’avoir ignoré, ou n’avoir pas voulu le comprendre a coûté très cher aux différentes directions de la LLN depuis 1976.

Ce rassemblement sera donc civil. Il sera forcement pluriel, comme l’est notre terre. Il sera, même parfait, un tout petit David aux prises avec le monstre Goliath ; Sauf que David avait Goliath à porté de sa fronde, alors que nous n’avons pas encore reconnu le nôtre.

 Et comment définir une stratégie correcte, si l’ennemi n’est même pas identifié ? Comment mener une tactique efficace, si les  structures et leurs fonctionnements sont empruntés à d’autres, et inutilisables chez nous ?

 

Je ne veux pas dire qu’il nous reste à réinventer l’humanité. Je veux seulement dire qu’il faut :

Définir une base commune incompressible, adaptée à notre environnement actuel, et en particulier au plan géopolitique.

                Recenser sur cette base notre corps électoral national.

                Installer un Parlement.

Elire un Exécutif, (les 3ème et 4ème points devront avoir pour références les structures les plus modernes, les plus efficaces, et aucune n’est française, c’est l’évidence).

Régler le problème du cumul des mandats, dans l’espace et dans le temps, sous peine de reproduire une des causes principales de l’échec du système dominant.

Ne jamais oublier qu’une chaîne ne vaut que ce que vaut  son maillon le plus faible.

Avoir pour règle de rechercher systématiquement le consensus a  minima.

Laisser à la minorité, des espaces d’expression et sa part des moyens communs d’action.

Cela suppose que tous les contentieux, même les plus vifs, devront être gelés, dans l’intérêt de la Nation, jusqu’à ce que nous ayons les moyens nationaux de Droit pour les régler ; Que vous devrez peut-être modifier le centre de référence de l’Autonomie que vous préconisez, et que d’autres devront mettre en conformité leurs programmes et leurs actes, avec leurs idéaux affichés.

 

A ce prix, je crois que la recomposition peut se faire à la vitesse des changements de temps dans nos montagnes, qui en a surpris plus d’un. Voilà ce que pense un militant qui a tout loisir de le faire.

 

EVVIVA  A  NAZIONE

 

Prisons de Fresnes, le 20 juin 1998

 

PS : Cette lettre n’est pas passée par  le circuit administratif. Publies la si tu veux.

Sentimenti fraterni

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